Conception, mise en scène, scénographie : Eric Sanjou
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Conception, mise en scène, scénographie : Eric Sanjou
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Spectacle créé en 2005
Conception, mise en scène, scénographie : Eric Sanjou
Environnement sonore : Mathieu Hornain
Images et projections : Matthieu Mailhé
Assistante mise en scène : Valérie Mornet
Assistante mouvement : Flora Monteiro
Interprétation : Christophe Champain, Thierry de Chaunac, Franck Garric, Mathieu Hornain, Matthieu Mailhé, Céline Pique, Eric Sanjou
" “La Chanson de Roland” est pour nous le texte fondateur, le monument premier de notre littérature, le plus ancien témoignage du développement des capacités de notre langue.
Choisir aujourd’hui d’adapter le poème à la scène, c’est choisir de revenir à la source, à la racine de la langue, du rythme et de la partition. C’est aussi tenter de porter sur ce texte qui oppose chrétiens et musulmans, avec des consonances éminemment actuelles, un regard contemporain en cherchant les échos des tragédies antiques.
Quel chemin avons-nous parcouru depuis mille ans ? Quels sont les nouveaux “poètes de la croisade” prônant un choc total entre deux mondes ?
Ils sont là, nous les entendons, nous les voyons surtout, l’image a remplacé l’écrit, ils surgissent chaque jour dans notre quotidien pour asseoir des sociétés guerrières, hyperhiérarchisées, luttant pour des monopoles sous le masque de la foi.
Entendons-nous bien, il n’est pas question en mettant en scène “la chanson de Roland” de faire de la “reconstitution historique”, du “son et lumière” ou une tentative théâtrale universitaire et rébarbative.
Nous voulons construire un spectacle vivant , un spectacle intemporel et actuel à la fois, un spectacle non académique : “une chanson de Roland”.
La bifrontalité s’impose : un espace de jeu encadré par les spectateurs, une “scène/chemin” élevée proche de la skênê grecque. Un espace où les conflits seront ramenés à leur état originel d’inextricabilité. Un espace du choc, de la vision, du défi, du cri sur la place publique.
Cet espace pourra subir des transformations, suggérer des lieux, permettre des apparitions, offrir des possibilités de renouvellement des perceptions.
Sur scène, sept comédiens, interprètes et artisans de la création, fantômes manipulateurs du poème.
Il faut éviter toute tentation d’identification, l’acteur est tout le monde et personne à la fois. Porteur du verbe, il est récitant et chœur, porteur de l’émotion (comme dans le théâtre japonais), rien ne l’empêche de prendre en charge un rôle. Il peut soudain être exposé, chaque comédien peut devenir personnage, ombre, spectre, double.
Il faut éviter encore de se prendre au sérieux et ne jamais oublier que “dans le ventre de la tragédie guette la farce”.
Eric Sanjou (2005)
arenetheatre.fr