Interview du 9 septembre 2016.
Ecrivain français, d’expression française, de style et de coeur, membre de l’Académie française, Andreï Makine demeure un vrai Russe “jusqu’à la moelle des os” (comme disait Tchaïkovsky) parce qu’il est à la fois un penseur, un philosophe, un romancier et un poète épique comme ses glorieux ancêtres qui maniaient parfaitement le verbe de Molière. Chez lui, la couleur n’est jamais décorative, elle est signifiante, elle est l’essence de la langue même, son sang. Le dernier opus de l’auteur du Testament français est un livre initiatique qui peut se lire comme un roman d’aventure. Sauf qu’au bout du chemin dans cet archipel des Chantars où le nord magnétique s’affole, une autre vision du monde, plus juste, plus vraie, se dessine. “Les tyrans ne paraissent grands que parce que nous sommes à genoux”, disait La Boétie, l’ami de Montaigne. La prose âpre, décantée et puissante d’Andreï Makine nous aide à nous relever pour prendre de la hauteur, à dissoudre l’illusion et nous invite à penser par nous-mêmes. “Vaste programme !”, conclurait celui qui avait la culture et la grandeur lui permettant de comprendre la Russie dans toute sa complexité.
Voici son programme :
- Haendel, Menuet HWV 434 en Sol Mineur par Khatia Buniatishvili
- Chopin, Sonate pour piano po. 2, “Marche Funèbre”, par Serge Rachmaninov
- Concerto de Rameau (avec Hautbois)
Une seule Madeleine, et qui sera peut-être difficile à trouver :
- La musique du film “L’homme amphibie” de Vladimir Chebotaryov (Russie, 1962) qui correspondrait à une scène de danse…