L'humiliation totale. L'OM n'a fait qu'une bouchée du rival historique Saint-Étienne (5-1), samedi après-midi, et il n'en fallait pas plus pour voir les supporters marseillais exulter au coup de sifflet final et communier au son du désormais classique Wesh alors ? du rappeur Jul avec les joueurs et le staff. Dans un stade Vélodrome qui a battu son record d'affluence avec quelque 66 119 fadas en folie, il y avait en effet de quoi apprécier à sa juste valeur la leçon des hommes de Roberto De Zerbi face à des Verts éparpillés façon puzzle.
Ce succès, le troisième cette saison contre l'ASSE en comptant le match de coupe de France (11-1 en cumulé), est sans doute le plus abouti sous les ordres de "RDZ" dans le jardin du Vel'. Sûrs de leur force, appliqués à soigner la circulation du ballon (70 % de possession au total), les Olympiens ont pris les Stéphanois à la gorge d'entrée, les asphyxiant à chaque perte de balle avec un contre-pressing agressif, pour mieux les punir. Le score aurait même pu être plus lourd sans les nombreuses parades de Gautier Larsonneur (29 tirs dont 14 cadrés pour l'OM, et 14 corners obtenus) ou les décisions arbitrales litigieuses, à l'image du but refusé à Leonardo Balerdi (11) pour un écran supposé de Pierre-Émile Hojbjerg sur le portier forézien.
Dans le sillage d'un Amine Gouiri prépondérant, auteur d'un doublé (27, 60), et sous l'impulsion d'Ismaël Bennacer, deux des recrues hivernales, les Marseillais ont acculé les Verts dans leur moitié de terrain. L'inévitable Mason Greenwood a encore fait parler la poudre sur penalty (50, son 14e but en L1) et gratifié le public de gestes délicieux, alors qu'Amir Murillo (58) et Adrien Rabiot (76) ont parachevé la domination outrageuse de l'OM.
La misère étant moins pénible au soleil, on s'est longtemps demandé si les protégés d'Eirik Horneland n'étaient pas juste venus en Provence pour prendre une cure de vitamines D. Mais ils ont finalement profité d'un moment de flottement dans la défense marseillaise, symbolisé par Amar Dedic et Geoffrey Kondogbia, pour au moins sauver l'honneur et réduire l'écart au score par l'intermédiaire de Stassin (79). "Ça n'a pas plu au coach", confiait Balerdi.
Un verdict sans appel qui souligne le train d'enfer mené par l'escouade olympienne, solide deuxième du championnat derrière le PSG mais avec six points d'avance sur l'AS Monaco. Au repos ce dimanche, les Marseillais ont rendez-vous dès lundi pour préparer le déplacement à Auxerre, samedi prochain. Un périple que manquera Leonardo Balerdi, suspendu après une accumulation de cartons. L'enjeu pour De Zerbi sera de constituer une défense qui tient la route tandis que Luiz Felipe Ramos, en délicatesse avec un mollet, était absent de la feuille de match samedi.
Mais ce sera une autre histoire et celle d'hier était aussi chargée en émotions au moment de rendre hommage aux disparus de la grande famille olympienne, comme "Lule", cet ami de tous les groupes qui a sérigraphié tout le matériel ultra