Il n'y avait pas besoin d'avoir vu 10 000 matches de foot dans sa vie pour fleurer l'odeur de K.-O. dans cette fin de match tendue entre des Olympiens moyens et des Lensois solides sur leurs bases et comptant sur un gardien dans un grand soir. Le PSG-Liverpool de mercredi, toutes proportions gardées dans la qualité de jeu et le nombre d'occasions, suffisait.
Le piège se refermait peu à peu sur l'OM à l'approche de la 94e minute, quand les Nordistes ont fait pencher la balance de leur côté sur une contre-attaque d'école conclue par El Aynaoui, bien servie par un Machado qui n'avait pas eu besoin de trop forcer pour semer un Luis Henrique peu concerné par le marquage de son latéral. Cela faisait 1-0 pour le RC Lens, qui l'emportait sur son troisième tir du match. Ce n'était pas le retour du syndrome du Vélodrome malgré la première défaite à domicile depuis le crash contre Auxerre le 8 novembre (1-3), qui, on croyait l'avoir deviné, avait changé la face de la saison, seulement une radioscopie de la forme d'un OM de moins en moins convaincant et qui, ce matin, reste sur deux défaites (Auxerre et Lens) et une victoire à l'arraché contre Nantes en trois rencontres.
Comme face aux Canaris, les hommes de Roberto De Zerbi, qui avait fait des choix forts dans sa composition de départ (lire en page suivante), possédaient assez de marge pour gagner, même en étant indigents sur de longues séquences. Avec 15 tirs, dont 6 cadrés, les attaquants provençaux, s'ils avaient été dans un bon soir, auraient fait trembler les filets au moins une fois. Mais ce ne fut pas le cas, la faute à une certaine maladresse, une dose de malchance et à un Mathew Ryan très inspiré. Dedic (1, au-dessus), Gouiri (une frappe déviée par le gardien australien sur la barre, un face-à-face perdu, 21 et 30), Balerdi (une tête sur la transversale), Luis Henrique (83, presque le copier-coller de son but contre Lyon, mais Ryan était encore là) et Maupay (encore frustré par le portier lensois) ont tous eu la possibilité d'ouvrir le score, quand l'adversaire ne se procurait qu'une seule occasion, un duel gagné par Rulli devant Diouf (26).
Mais ni le but ni la victoire n'ont été au rendez-vous. Elle aurait pourtant été extrêmement précieuse dans la course à la Ligue des champions, même si le nul de Monaco vendredi permettra à l'OM de terminer la journée avec cinq points d'avance sur le 4e. Ils ne seront pas de trop avant une fin de saison où les équipiers d'Adrien Rabiot se déplaceront sur les pelouses de l'ASM, de Lille, et du PSG, encore large vainqueur ce samedi à Rennes (4-1).