Les supporters marseillais des tribunes Ganay et Jean-Bouin, déjà électrisés par le deuxième but d'Amine Gouiri, ont fêté une seconde fois son geste de très grande classe en admirant le chef-d'œuvre au ralenti sur les écrans géants du Vélodrome, et ont sauté comme un seul homme, rejoignant des virages à qui il n'en fallait pas plus pour chavirer. Son contrôle de la poitrine suivi d'une bicyclette, l'une des réalisations de la saison de Ligue 1, donnait de l'air à l'OM juste avant la pause (45, 3-1), et couronnait l'avant-centre franco-algérien, qui avait ouvert le score et allait ensuite parachever son grand match par un triplé, juste avant d'être remplacé par Jonathan Rowe et de profiter d'une standing ovation comme on n'en avait pas entendu depuis des lustres à Marseille.
C'était mérité pour l'homme de la rencontre et de la deuxième partie d'exercice, auteur de 7 buts depuis son arrivée fin janvier, et qui aurait pu en mettre d'autres sans les exploits de Mathew Ryan (Lens), Philipp Köhn (Monaco) ou un hors-jeu microscopique à Auxerre. Ces très bons chiffres, qui ringardisent au passage un peu plus le semestre olympien d'Elye Wahi, ne disent pas tout non plus de son influence dans sa nouvelle équipe. Dimanche, il a aussi fait admirer son jeu en pivot et sa résistance malgré les coups brestois (52, 60), sa technique léchée (40, 45 + 1) ou ses efforts défensifs, notamment quand il a occupé l'aile droite du 4-2-3-1 concocté par Roberto De Zerbi une dizaine de minutes en fin de première mi-temps.
Mais, évidemment, un avant-centre est surtout jugé sur ses capacités devant la cage et est payé pour marquer. Dans ce domaine, il se montre diablement efficace. Il y a eu cet exceptionnel enchaînement sur un centre de Mason Greenwood, donc, et ses deux autres buts fleuraient bon les gestes de grand attaquant. Sur le premier, à la réception d'une diagonale de Luis Henrique, il se jouait de Massadio Haïdara et finissait d'une frappe croisée laissant Grégoire Coudert de marbre (8). Sur le troisième, à la limite du hors-jeu (d'ailleurs initialement signalé, avant d'être déjugé par le VAR), il ne gâchait pas l'offrande d'Adrien Rabiot et remportait son duel avec le deuxième gardien finistérien (4-1, 63). De quoi soigner la différence de buts de l'OM, ses statistiques personnelles (il se rapproche du top 10 du classement des buteurs et flambe au Vel', avec 6 buts sur les 7 qu'il a inscrits) et se montrer un peu plus digne de son numéro de maillot, le 9, hautement symbolique à Marseille et souvent synonyme de déception ces dernières années.