KOCOLOLIAU ne peint pas un mur.
Il réveille un immeuble.
Chaque étage devient une scène.
Un fragment de vie.
Un éclat de vérité ou de cauchemar.
En bas, la légèreté — des rires diffus, des ombres qui dansent, l’insouciance comme un souffle coloré.
Puis vient la tendresse — un couple qui s’embrasse contre le mur, leurs silhouettes fondues dans la couleur.
Un peu plus haut, la chaleur monte.
Les corps se cherchent, se dévorent, leurs formes gravées dans la matière, scènes adultes, passion crue, l’intime projeté à ciel ouvert.
Encore un étage. Le décor change.
Un cri, une porte qu’on claque, le rouge vif du drame.
Un couteau oublié dans une peinture. Un regard qui suit chaque passant.
Le mur ne sourit plus, il guette. Il tremble. Il raconte un crime.
Et là-haut, au dernier étage, des sirènes peintes en bleu.
La police, le doute, la peur figée dans les traits d’un visage géant.
Un cauchemar ou un souvenir ? Nul ne sait.
Et pourtant, tous lèvent les yeux.
Même ceux qui ne venaient voir personne.
Même ceux qui ne vivent pas ici.
Ils s’arrêtent à votre étage.
Ils regardent votre mur.
Et dans leurs pupilles, vous existez.
Votre immeuble n’est plus un simple bâtiment.
C’est un rêve vertical.
Un poème fait de béton, de désir, de peur, d’amour, de drames silencieux.
Les murs rêvent, oui.
Mais parfois, ils hurlent aussi.