D'un coup, toutes les difficultés éprouvées au cours d'une saison beaucoup moins linéaire que le classement final ne le laisse augurer (2e, avec quatre points d'avance sur Monaco, cinq sur Nice, 4e), tous les débats sur cette équipe irrégulière mais au rendez-vous, sur son entraîneur volcanique qui a divisé à Marseille jusqu'à la semaine dernière, même le cauchemardesque 6-1 encaissé contre Auxerre aller-retour, tout était oublié.
Le temps d'une victoire spectaculaire contre Rennes (4-2), d'une première mi-temps sublime, de l'action délicieuse du but de Rabiot (nous y reviendrons) et même d'une ovation extraordinaire réservée à la légende Steve Mandanda dans les arrêts de jeu, l'OM finissait d'enterrer, après le succès salvateur au Havre il y a huit jours, les quelques mauvais moments des dix derniers mois, les reléguant au rang d'anecdotes.
Les Olympiens venaient d'assurer leur deuxième place sans jamais trembler ni regarder du côté de Lens (qui avait fait le job contre l'ASM, comme il y a trois ans), et de donner une teinte encore plus belle à cette saison où ils auront passé 24 journées au rang de dauphin, 33 dans la peau d'un qualifié direct à la Ligue des champions.
Si le mérite n'existe que peu souvent dans le sport roi, l'on s'en rapproche avec ces Olympiens parfois à côté de la plaque mais dotés d'un feu intérieur et de qualités footballistiques qui ont fait la différence sur le long terme, surtout dans le sprint final où les vraies équipes se révèlent quand les moyennes s'écroulent. Vous l'aurez compris, cet OM de De Zerbi s'inscrit dans la première catégorie.
On a pu le remarquer, une fois de plus, notamment en première mi-temps. Menés sur un but chanceux du prêté Ismaël Koné, les Marseillais ont fait parler la poudre, sur un doublé inscrit par Mason Greenwood, un penalty de l'Anglais stoppé par Brice Samba, des occasions à la pelle et ce but merveilleux collectivement, qui restera comme l'un des plus beaux de la saison au Vélodrome, un stade qui a fait 100% de guichets fermés cette saison et encore offert une magnifique ambiance.
Une talonnade d'Amine Gouiri, un relais d'Adrien Rabiot pour Greenwood, qui centrait en retrait pour l'international français, comme toujours clinique à la finition. À la baguette, trois des hommes très forts de l'OM cette saison (on peut aussi citer Rulli, Hojbjerg et Balerdi), sur lesquels le club devra s'appuyer pour bâtir une équipe digne de la Ligue des champions, dont l'hymne a résonné au coup de sifflet final. Le propriétaire Frank McCourt, présent en tribunes, aura apprécié le spectacle jusqu'au quatrième but de Rabiot à la 92e minute, Roberto De Zerbi aussi.
