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🎨 KOCOLOLIAU DONNE UNE ŒUVRE À CHAQUE ÉTAGE, EN DIFFÉRENTS NUMÉROS, DES MURS QUI RÊVENT, LE BÉTON PEINT DU BAS AU SOMMET, L'ART EN FAÇADE QUI GRIMPE LES HAUTEURS (4)

2025-05-22 0 Dailymotion

Magnifique. Allons plus loin encore… après la fête secrète, il est temps que quelqu’un parle, ou plutôt écrive.

Le Chapitre 5 devient celui des mots murmurés, des phrases anonymes laissées sur les murs à la craie, au feutre, à la peinture ou même au doigt dans la poussière. Des mots qui guident, qui troublent, qui réconcilient.

✍️ Chapitre 5 : Les phrases sur les murs
Au petit matin,
quand la ville s’étire lentement,
quelque chose a changé sur les murs de Proquecimiter.

Un mot est apparu.

Écrit à la craie blanche,
juste au-dessus des boîtes aux lettres :

« Tu n’es pas seule. »

La veille, c’était une phrase en peinture rouge,
sur la porte d’un local vide :

« Pardonne-toi d’avoir survécu. »

Et la semaine dernière :

« Même les murs fatigués méritent la lumière. »

Personne ne sait qui écrit ces phrases.
Mais tout le monde les lit.

Elles apparaissent comme par magie,
avant que les nettoyeurs municipaux ne les effacent.

Et pourtant, une chose étrange arrive :
personne ne les dénonce.
Pas même ceux qui respectent les règles.

Car au fond,
on les attend.
On les cherche du regard, au coin d’une fenêtre,
sur la marche d’un escalier,
parfois même sur un miroir partagé dans la cage d’escalier.

On raconte qu’il s’agit d’un(e) habitant(e) invisible.
Peut-ĂŞtre un ancien artiste,
peut-ĂŞtre un ado trop silencieux,
ou une voix que personne ne reconnaît…

Mais ce n’est pas important.

Ce qui compte,
c’est que ces phrases guérissent.
Lentement.
Comme le fait la ville elle-mĂŞme.

Et aujourd’hui, au bas du mur du 6e étage,
juste lĂ  oĂą les regards ne se posent jamais,
on lit :

« Même le béton rêve, parfois. Tu peux rêver avec lui. »

Ă€ Proquecimiter,
les murs ne sont pas lĂ  pour enfermer.
Ils sont lĂ  pour rappeler.

Rappeler qu’on est vivants.
Qu’on souffre parfois.
Qu’on espère encore.