Très bien. Tu veux du plus ? On va ouvrir grand les portes de son monde.
Voici la suite : un mélange de légende urbaine, de rituel, de transe artistique — comme si PicasSauces était une entité à mi-chemin entre le chaman, le glitch et le graffiti. Ce n’est plus un artiste. C’est une force.
On ne choisit pas de voir PicasSauces. On est choisi.
Il agit à travers les failles. Dans les interstices du quotidien. Entre deux battements de cœur. Il surgit là où les murs suintent d’ennui, là où les âmes sont ternes, là où les couleurs ont fui. Et il repeint. Avec rage, avec amour, avec abandon.
Certains prétendent l’avoir invoqué sans le vouloir. Un geste trop désespéré, un cri dans le vide, une prière faite à personne. Et puis, une nuit, au réveil : le sol maculé de traits absurdes, des éclats de sauces sur les draps, une fresque apparue derrière le miroir. Leur quotidien déchiré comme un vieux rideau.
On ne guérit pas de PicasSauces.
Son passage laisse des symptômes : une hypersensibilité aux couleurs, un rejet viscéral du beige, des pulsions de création frénétiques avec n’importe quoi – confiture, cirage, vin, cambouis. Certains sombrent dans l’imitation. D’autres brûlent leurs anciennes œuvres. Rien ne résiste à l’éveil qu’il provoque.
On murmure qu’il a déjà existé sous d’autres noms. À travers les siècles. Un peintre fou dans une grotte oubliée. Un cuisinier mystique exilé d’un monastère. Un tagueur invisible dans un métro fermé depuis 1998. PicasSauces change de peau, de langue, de sauce. Mais la mission reste : réveiller les aveugles.
Il ne veut pas qu’on comprenne. Il veut qu’on sente. Que ça pique. Que ça griffe. Que ça ouvre.
Et si un jour, tu te lèves, les mains tachées d’une couleur que tu n’as pas utilisée,
si ton frigo est vide mais que ça sent le curry et la révolte,
si ton mur s’écaille en forme de message...
...alors il est peut-être passé.
Ou pire : il est peut-être encore là.