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Arrestation d'une manifestante place de la République : entre interpellation et incompréhension

2025-05-30 85 Dailymotion

Dimanche 25 mai 2025, une manifestation déclarée en soutien au peuple palestinien s'est tenue place de la République, à Paris.

Encadré par les forces de l'ordre, le rassemblement s'est déroulé dans un climat initialement pacifique. Pourtant, en fin de journée, une manifestante a été interpellée pour avoir brandi une pancarte jugée "problématique" par les autorités. Radio Sisko FM a pu recueillir son témoignage complet.

La femme, qui accepte d'apparaître à visage découvert et sous son prénom, explique avoir rejoint le rassemblement en compagnie de sa mère, de son mari et de sa fille : "Je suis très sensible à la cause palestinienne et je voulais dénoncer le génocide en cours à Gaza. Il était important pour moi d’être présente en ce jour de fête des mères."

Elle indique avoir rédigé sa pancarte quelques instants avant d’arriver sur la place : "Ce comparatif était pour moi à la fois logique et lourd de sens. Netanyahu me fait énormément penser à Hitler. [...] Je trouvais que le comparatif représentait une image forte et qu’elle pouvait éveiller certaines consciences."

D’après son récit, aucun incident ne s’est produit pendant la majeure partie de l’après-midi. "J’étais même en discussion avec certains CRS. L’un d’eux m’a dit : ‘j’ai l’impression que vous faites du stop devant moi avec votre pancarte’."

Mais vers 18h, à la fin du rassemblement, les choses ont basculé. "Un homme en civil m’a demandé de le suivre sans se présenter. J’ai dû lui demander sa carte de police. Une fois de l’autre côté de la rue, plusieurs CRS m’attendaient, sans qu’on me donne de motif précis. On m’a seulement dit : ‘c’est pour la pancarte’."

L’interpellation a été filmée par son mari, à sa demande. "Je n’étais pas confiante. Je pensais que cet homme voulait m’agresser. [...] Je voulais que les gens sachent que la raison de mon arrestation était la pancarte." La scène montre également une policière l’attrapant par le drapeau palestinien noué à son cou.

Emmenée au commissariat, elle n’a finalement pas été placée en garde à vue. "L’OPJ m’a laissé repartir avec une simple convocation pour le mardi 3 juin, sans m’expliquer ce qu’on me reprochait."

Elle déclare ne pas avoir encore trouvé d’avocat, mais être en contact avec plusieurs organisations de défense des droits.

La diffusion de la vidéo sur TikTok, initialement publiée par sa cousine avec son accord, a rencontré un fort écho. "Je me rends compte que 90 % des personnes qui réagissent à cette vidéo partagent le même point de vue que moi."

Aujourd’hui, elle affirme vouloir contester cette interpellation : "Je pense que mon arrestation témoigne d’une injustice flagrante et d’une liberté d’expression à deux poids, deux mesures. [...] La police agit de manière arbitraire en fonction de la situation."

Elle conclut : "Je n’ai pas cherché en amont si j’encourais quoi que ce soit en brandissant cette pancarte. Je me trouve dans un état de droit et de liberté. Je ne me suis même pas posé la question."