C'est une véritable guérilla urbaine qui s'est déroulée à Limoges, il y a 48h dans une indifférence quasi générale des grands médias, malgré un lourd bilan. Une centaine d’individus cagoulés et armés ont attaqué des véhicules en circulation dans la nuit et les affrontements avec les forces de l’ordre ont par ailleurs fait neuf blessés parmi les policiers : huit souffrent d’acouphènes, le neuvième d’une blessure à une main, selon le parquet de Limoges.
Les faits se sont produits vers 1 heure du matin, à proximité du quartier populaire du Val de l’Aurence, où « une centaine de personnes » ont bloqué la RN 141 menant à Angoulême et s’en sont pris aux véhicules, « principalement par des tirs de mortiers », selon la préfecture.
« Plusieurs automobilistes ont signalé avoir été pris à partie (…) par plusieurs individus masqués et cagoulés, qui les auraient stoppés dans leur progression et auraient dégradé leur véhicule à coups de batte de baseball », a relaté de son côté le parquet dans un communiqué. Il signale que « certains véhicules étaient occupés par des familles, en présence d’enfants ». Un conducteur « a été contraint de sortir de son véhicule », lequel « a été retrouvé en feu peu après, à l’entrée de la ZUP du Val de l’Aurence ». Aucun automobiliste « n’a été violenté physiquement », mais « plusieurs sont particulièrement choqués », écrit encore le parquet, disant avoir recensé huit plaintes portant sur une dizaine de victimes.
« Il y a eu entre 100 et 150 individus cagoulés, armés de cocktails Molotov, [de] mortiers, [de]cailloux, ainsi que des barres de fer et des battes de baseball », a détaillé auprès de l’Agence France-Presse (AFP) le secrétaire départemental du syndicat de police Alliance, Laurent Nadeau.
Les forces de l’ordre ont fait usage de lanceurs de balle de défense (LBD) et de lacrymogènes et les échauffourées ont cessé vers 4 heures du matin.
« C’est une guérilla urbaine », a dénoncé auprès de l’AFP le maire (divers droite) de Limoges, Emile Roger Lombertie. « Ils sont organisés, structurés, c’est programmé, il y a un plan, un armement, un guet-apens donné aux policiers et aux usagers de la route », a-t-il déploré.
« Ce n’est pas une manifestation spontanée pour râler contre quelque chose. Il n’y a pas de prétexte. Rien. Il y a l’envie de détruire et de montrer que le territoire vous appartient », a-t-il insisté.